Élément | |
---|---|
93NpNeptunium237.04822
8 18 32 22 9 2 |
![]() |
Propriétés de base | |
---|---|
Numéro atomique | 93 |
Masse atomique | 237.0482 amu |
Famille d'éléments | Actinides |
Période | 7 |
Groupe | 2 |
Bloc | s-block |
Année découverte | 1940 |
Distribution des isotopes |
---|
Aucun |
Propriétés physiques | |
---|---|
Densité | 20.25 g/cm3 (STP) |
(H) 8.988E-5 Meitnérium (Mt) 28 | |
Fusion | 640 °C |
Hélium (He) -272.2 Carbone (C) 3675 | |
Ébullition | 3902 °C |
Hélium (He) -268.9 Tungstène (W) 5927 |
Propriétés chimiques | |
---|---|
États d'oxydation (moins courant) | +5 (+2, +3, +4, +6, +7) |
Potentiel de première ionisation | 6.265 eV |
Césium (Cs) 3.894 Hélium (He) 24.587 | |
Affinité électronique | 0.480 eV |
Nobelium (No) -2.33 (Cl) 3.612725 | |
Électronégativité | 1.36 |
Césium (Cs) 0.79 (F) 3.98 |
Rayon atomique | |
---|---|
Rayon covalent | 1.71 Å |
(H) 0.32 Francium (Fr) 2.6 | |
Rayon métallique | 1.55 Å |
Béryllium (Be) 1.12 Césium (Cs) 2.65 | |
Composés | ||
---|---|---|
Formule | Nom | État d'oxydation |
NpAs | Arséniure de neptunium | +3 |
NpCl3 | Chlorure de neptunium(III) | +3 |
NpF3 | Fluorure de neptunium(III) | +3 |
NpSi2 | Siliciure de Neptunium | +3 |
Np(NO3)4 | Nitrate de neptunium(IV) | +4 |
NpAs2 | Diarséniure de Neptunium | +4 |
NpF4 | Fluorure de neptunium(IV) | +4 |
NpO2 | Oxyde de neptunium (IV) | +4 |
NpF5 | Fluorure de neptunium(V) | +5 |
NpF6 | Fluorure de neptunium(VI) | +6 |
NpO2(OH)3 | Oxyde-hydroxyde de neptunium (VII) | +7 |
Propriétés électroniques | |
---|---|
Électrons par couche | 2, 8, 18, 32, 22, 9, 2 |
Configuration électronique | [Rn] 5f4 |
Modèle atomique de Bohr
| |
Diagramme de la boîte orbitale
| |
électrons de valence | 7 |
Structure de Lewis en points |
|
Visualisation orbitale | |
---|---|
| |
Électrons | - |
Néptunium (Np) : Élément du Tableau Périodique
Résumé
Le néptunium (Np, numéro atomique 93) représente le premier élément transurane et inaugure la série des actinides dans le tableau périodique. Cet élément radioactif présente une structure électronique complexe avec la participation des orbitales 5f dans les liaisons chimiques, conduisant à plusieurs états d'oxydation allant de +3 à +7. Le néptunium démontre une polymorphie cristallographique unique avec trois formes allotropiques distinctes et possède la densité la plus élevée parmi tous les actinides à 20,476 g/cm³. L'isotope le plus stable, 237Np, a une demi-vie de 2,14 millions d'années, ce qui en fait un élément important en chimie nucléaire. Sa réactivité chimique ressemble à celle de l'uranium et du plutonium, formant des composés stables dans plusieurs états d'oxydation, avec une coloration verte caractéristique en solution.
Introduction
Le néptunium occupe une position clé en tant qu'élément 93 de la septième période du tableau périodique, amorçant la série des actinides et marquant le premier élément transurane produit artificiellement. Sa configuration électronique [Rn] 5f⁴ 6d¹ 7s² établit les bases de la chimie des actinides par le remplissage progressif des orbitales 5f. L'élément a été découvert en 1940 par Edwin McMillan et Philip Abelson à l'Université de Californie à Berkeley, marquant le début de recherches systématiques sur les éléments transuranes. Le néptunium montre des propriétés intermédiaires entre l'uranium et le plutonium, avec des caractéristiques des actinides telles que des états d'oxydation variables, une désintégration radioactive intense et une chimie de coordination complexe. La compréhension moderne de sa chimie a évolué depuis les premières études en physique nucléaire jusqu'à des analyses approfondies de son comportement thermodynamique, structural et environnemental.
Propriétés Physiques et Structure Atomique
Paramètres Atomiques Fondamentaux
Le néptunium possède le numéro atomique 93 avec une configuration électronique [Rn] 5f⁴ 6d¹ 7s², illustrant le remplissage caractéristique des orbitales 5f dans les actinides. La charge nucléaire effective augmente progressivement dans la série des actinides, entraînant une contraction similaire à celle des lanthanides. Son rayon atomique mesure 190 pm, tandis que les rayons ioniques varient fortement selon l'état d'oxydation : Np³⁺ présente 101 pm, Np⁴⁺ mesure 87 pm, et Np⁵⁺ se contracte à 75 pm. Les électrons 5f participent davantage aux liaisons chimiques que les électrons 4f des lanthanides, ce qui explique la chimie complexe du néptunium. Les énergies successives d'ionisation montrent une tendance attendue avec une première énergie d'ionisation de 604,5 kJ/mol, bien que les valeurs exactes pour les potentiels d'ionisation supérieurs restent difficiles à obtenir expérimentalement en raison de sa radioactivité.
Caractéristiques Physiques Macroscopiques
Le métal pur de néptunium affiche une apparence métallique argentée qui s'oxyde rapidement à l'air, formant un revêtement d'oxyde foncé. L'élément montre une complexité cristallographique remarquable avec trois formes allotropiques bien définies. L'α-néptunium adopte une structure orthorhombique proche d'un réseau cubique centré fortement déformé, chaque atome de Np étant entouré de quatre voisins avec des liaisons Np–Np de 260 pm. Cette phase présente des propriétés semimétalliques, incluant une liaison covalente forte et une résistivité électrique élevée. Le β-néptunium cristallise dans une structure tétragonale compacte déformée avec des distances Np–Np de 276 pm, tandis que le γ-néptunium adopte une symétrie cubique centrée avec des liaisons de 297 pm. Sa température de fusion atteint 644 °C, et son point d'ébullition est estimé à 4174 °C. La densité varie selon la forme allotropique et la composition isotopique : l'α-237Np a une densité de 20,476 g/cm³, faisant du néptunium l'actinide le plus dense et le cinquième élément naturel le plus dense.
Propriétés Chimiques et Réactivité
Structure Électronique et Comportement de Liaison
La configuration 5f⁴ 6d¹ 7s² du néptunium permet une grande variabilité d'états d'oxydation entre +3 et +7, les plus stables en milieu aqueux étant +4 et +5. L'élément montre un comportement redox intermédiaire entre l'uranium et le plutonium, les potentiels de réduction standards reflétant cette position. Le couple NpO₂²⁺/NpO₂⁺ a un E° = +1,236 V, tandis que Np⁴⁺/Np³⁺ présente un E° = +0,155 V. L'électronégativité sur l'échelle de Pauling est de 1,36, indiquant un caractère ionique prédominant dans la plupart des composés, bien que le caractère covalent augmente avec l'état d'oxydation. Les orbitales 5f, plus étendues radialement que les 4f, permettent un recouvrement orbital important dans les liaisons chimiques. Cette caractéristique favorise la formation de liaisons multiples dans les complexes organométalliques et explique les géométries de coordination variées de l'élément.
Propriétés Électrochimiques et Thermodynamiques
Le néptunium présente un comportement électrochimique complexe avec plusieurs états d'oxydation accessibles selon le pH. En milieu acide, Np(V) sous forme de NpO₂⁺ est la forme la plus thermodynamiquement stable, avec une coloration verte caractéristique. La réaction de dismutation 3NpO₂⁺ + 4H⁺ → 2NpO₂²⁺ + Np⁴⁺ + 2H₂O se produit sous certaines conditions, la constante d'équilibre dépendant de l'acidité et de la force ionique. Les constantes d'hydrolyse des espèces néptuniennes suivent des tendances prévisibles basées sur la densité de charge : Np⁴⁺ hydrolyse plus facilement que Np³⁺ en raison de son rapport charge-rayon plus élevé. La complexation avec des ligands organiques montre une forte affinité pour les atomes donneurs d'oxygène, particulièrement dans les états d'oxydation élevés. La stabilité thermodynamique des composés du néptunium diminue généralement avec l'augmentation de l'état d'oxydation, bien que des facteurs cinétiques influencent souvent les espèces observées dans les systèmes réels.
Composés Chimiques et Formation de Complexes
Composés Binaires et Ternaires
Le néptunium forme une vaste série de composés binaires reflétant ses multiples états d'oxydation. Le système des oxydes est particulièrement complexe avec NpO (structure de NaCl), Np₂O₃ (hexagonal), NpO₂ (structure fluorine), et des oxydes supérieurs comme Np₂O₅ et NpO₃. Le dioxyde de néptunium est l'oxyde le plus stable thermodynamiquement, montrant une inertie chimique remarquable et servant principalement dans les applications nucléaires. Les halogénures couvrent tous les états d'oxydation accessibles : NpF₃, NpCl₃ et NpBr₃ adoptent des structures typiques des lanthanides, tandis que NpF₄, NpCl₄ et NpBr₄ présentent des coordinations tétraédriques ou supérieures. Les fluorures supérieurs comme NpF₅ et NpF₆ montrent un caractère moléculaire accru. Les chalcogénures suivent des tendances prévisibles avec NpS, NpSe et NpTe adoptant des structures de NaCl, mais leur synthèse nécessite des conditions réductrices strictement contrôlées pour éviter l'oxydation.
Chimie de Coordination et Composés Organométalliques
Le néptunium présente une chimie de coordination riche avec des nombres de coordination variant de 6 à 12 selon l'état d'oxydation et les caractéristiques des ligands. Np³⁺ aqueux adopte généralement un nombre de coordination 9 dans la forme hydratée [Np(H₂O)₉]³⁺, alors que Np⁴⁺ a des nombres de coordination 8-9. Les ions neptunyles NpO₂⁺ et NpO₂²⁺ montrent une géométrie linéaire O=Np=O avec une coordination équatoriale de 4 à 6 ligands supplémentaires. La chimie organométallique reste limitée en raison de la radioactivité et de la sensibilité à l'air de l'élément, bien que des complexes cyclopentadiényliques comme Np(C₅H₅)₃ aient été caractérisés. La coordination avec des ligands multidentés tels que l'EDTA, le DTPA et les éthers couronnes démontre une grande stabilité thermodynamique, surtout pour les états d'oxydation élevés. Ces propriétés de complexation sont essentielles pour les processus de séparation et de purification du néptunium en technologie nucléaire.
Présence Naturelle et Analyse Isotopique
Distribution Géochimique et Abondance
Le néptunium se trouve en concentrations extrêmement faibles dans la nature, l'abondance crustale estimée étant inférieure à 10⁻¹² ppm. L'élément provient principalement des chaînes de désintégration de l'uranium et des réactions de capture neutronique dans les minerais uranifères, notamment la pechblende et l'uraninite. Des traces peuvent être détectées dans certains minerais uranifères par des techniques analytiques sensibles, bien que les concentrations soient bien en dessous des limites de détection conventionnelles. Sa distribution environnementale reflète surtout des sources anthropiques comme les essais nucléaires atmosphériques et les réacteurs nucléaires. Son comportement géochimique est proche de celui de l'uranium et du plutonium, l'état d'oxydation déterminant sa mobilité. En conditions oxydantes, il migre sous forme de neptunyles solubles, tandis qu'en milieu réducteur, il précipite ou s'adsorbe.
Propriétés Nucléaires et Composition Isotopique
Vingt et un isotopes du néptunium sont connus, avec des masses allant de 225 à 245, tous radioactifs. 237Np est l'isotope le plus stable avec une demi-vie de 2,14 × 10⁶ années, se désintégrant principalement par émission alpha en 233Pa. Cet isotope est le principal support des études chimiques en raison de sa stabilité relative et de sa disponibilité à partir des réacteurs nucléaires. 239Np joue un rôle clé dans la production de plutonium par désintégration bêta avec une demi-vie de 2,356 jours. D'autres isotopes notables incluent 236Np (t₁/₂ = 1,54 × 10⁵ ans) et 238Np (t₁/₂ = 2,12 jours). Les sections efficaces nucléaires varient fortement : 237Np a une section efficace de capture neutronique thermique de 175 barns, ce qui le rend important dans les calculs neutroniques des réacteurs. Les isotopes présentent des désintégrations alpha, bêta et par capture électronique, accompagnées de rayonnements gamma nécessitant des mesures de radioprotection adaptées.
Production Industrielle et Applications Technologiques
Méthodes d'Extraction et de Purification
La production industrielle du néptunium se fait exclusivement dans des réacteurs nucléaires par irradiation neutronique de 236U ou par récupération dans le retraitement du combustible nucléaire usé. Le procédé PUREX (Plutonium Uranium Redox Extraction) permet de récupérer le néptunium en même temps que l'uranium et le plutonium par extraction liquide-liquide à la tributylphosphate en milieu nitrique. Son comportement redox intermédiaire entre l'uranium et le plutonium exige un contrôle rigoureux de l'état d'oxydation pendant les séparations. Les techniques d'échange d'ions utilisant des résines anioniques fortes séparent efficacement le néptunium des autres actinides via la formation de complexes anioniques en acide nitrique concentré. Des méthodes électrochimiques comme l'électrolyse à potentiel contrôlé permettent d'ajuster l'état d'oxydation et d'assurer la purification finale. Les quantités mondiales produites sont classifiées, mais estimées à quelques kilogrammes annuels à partir des grands centres de retraitement.
Applications Technologiques et Perspectives
Les applications actuelles du néptunium se concentrent sur la recherche en physique nucléaire et des études radiochimiques spécialisées. La production de 238Pu pour les générateurs thermoélectriques à radioisotope constitue son usage technologique le plus significatif, utilisant 237Np comme matériau cible sous irradiation neutronique. Les recherches incluent la dosimétrie neutronique, les mesures des données nucléaires et les études sur la chimie des actinides. Des applications futures pourraient concerner la transmutation nucléaire pour réduire les déchets à longue durée de vie et des cycles de combustible nucléaire spécialisés. Les coûts élevés de production et les exigences de radioprotection limitent actuellement son utilisation à grande échelle. Les stratégies de dépollution environnementale reconnaissent de plus en plus sa demi-vie longue et sa mobilité potentielle, stimulant les recherches sur les technologies d'immobilisation et de séparation pour la gestion des déchets nucléaires.
Développement Historique et Découverte
La découverte du néptunium en 1940 a marqué un tournant dans la chimie nucléaire, représentant la première création réussie d'un élément transurane. Edwin McMillan et Philip Abelson de l'Université de Californie à Berkeley ont identifié l'élément 93 par bombardement deutéronique de l'uranium-238, détectant initialement l'isotope 239Np de 2,3 jours. Le nom de l'élément rend hommage à la planète Neptune, suivant la tradition astronomique établie par l'uranium. Les premières recherches se sont concentrées sur ses propriétés nucléaires et isotopiques, les études chimiques étant limitées par la rareté du matériau et les risques radiologiques. Les travaux simultanés d'Otto Hahn et Fritz Strassmann sur la fission de l'uranium ont fourni le cadre théorique pour comprendre la formation des éléments transuranes. Les décennies suivantes ont permis une étude systématique des propriétés chimiques du néptunium, aboutissant à des bases de données thermodynamiques et des études cristallographiques complètes. Les recherches actuelles portent sur son comportement environnemental et la chimie de séparation pour les applications de déchets nucléaires.
Conclusion
La pertinence du néptunium dépasse sa découverte historique en tant que premier élément transurane pour inclure des contributions fondamentales à la science des actinides et à la technologie nucléaire. Sa position intermédiaire entre l'uranium et le plutonium offre des aperçus cruciaux sur le comportement des électrons 5f et les liaisons chimiques des actinides. Sa polymorphie cristallographique complexe et ses multiples états d'oxydation en font un système modèle pour étudier la chimie des éléments lourds. La gestion des déchets nucléaires à long terme exige des recherches continues sur sa chimie environnementale et les technologies de séparation. Les futures investigations pourraient s'étendre à des applications en physique nucléaire fondamentale et des usages technologiques spécialisés, s'appuyant sur la base chimique étendue développée depuis huit décennies de recherches systématiques.

-donnez-nous vos commentaires de votre expérience avec l'équilibreur d'équation chimique.