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Manganèse @ Tableau périodique des éléments chimiques

12345678 910111213141516 1718
IIIIIIbIVb VbVIbVIIbVIIIbIb IIbIIIIVVVI VIIVIII
1H
1.0079
2He
4.0026
3Li
6.9412
4Be
9.0121
5B
10.811
6C
12.010
7N
14.006
8O
15.999
9F
18.998
10Ne
20.179
11Na
22.989
12Mg
24.305
13Al
26.981
14Si
28.085
15P
30.973
16S
32.065
17Cl
35.453
18Ar
39.948
19K
39.098
20Ca
40.078
21Sc
44.955
22Ti
47.867
23V
50.941
24Cr
51.996
25Mn
54.938
26Fe
55.845
27Co
58.933
28Ni
58.693
29Cu
63.546
30Zn
65.409
31Ga
69.723
32Ge
72.641
33As
74.921
34Se
78.963
35Br
79.904
36Kr
83.798
37Rb
85.467
38Sr
87.621
39Y
88.905
40Zr
91.224
41Nb
92.906
42Mo
95.942
43Tc
98.906
44Ru
101.07
45Rh
102.90
46Pd
106.42
47Ag
107.86
48Cd
112.41
49In
114.81
50Sn
118.71
51Sb
121.76
52Te
127.60
53I
126.90
54Xe
131.29
55Cs
132.90
56Ba
137.32
57La
138.90
72Hf
178.49
73Ta
180.94
74W
183.84
75Re
186.20
76Os
190.23
77Ir
192.21
78Pt
195.08
79Au
196.96
80Hg
200.59
81Tl
204.38
82Pb
207.21
83Bi
208.98
84Po
208.98
85At
209.98
86Rn
222.01
87Fr
223.01
88Ra
226.02
89Ac
227.02
104Rf
261.10
105Db
262.11
106Sg
266.12
107Bh
264.12
108Hs
269
109Mt
278
110Ds
281
111Rg
282
112Cn
285
113Nh
286
114Fl
289
115Mc
290
116Lv
293
117Ts
294
118Og
294
Lanthanides58Ce
140.11
59Pr
140.90
60Nd
144.24
61Pm
146.91
62Sm
150.36
63Eu
151.96
64Gd
157.25
65Tb
158.92
66Dy
162.50
67Ho
164.93
68Er
167.25
69Tm
168.93
70Yb
173.04
71Lu
174.96
Actinides90Th
232.03
91Pa
231.03
92U
238.02
93Np
237.04
94Pu
244.06
95Am
243.06
96Cm
247.07
97Bk
247.07
98Cf
251.07
99Es
252.08
100Fm
257.09
101Md
258.09
102No
259.10
103Lr
260.10
Les métaux alcalins Métaux alcalino-terreux Les métaux de transition D'autres métaux Métaloïdes Non-métaux Halogènes Les gaz nobles
Élément

25

Mn

Manganèse

54.9380455

2
8
13
2
Manganèse photo
Propriétés de base
Numéro atomique25
Masse atomique54.9380455 amu
Famille d'élémentsLes métaux de transition
Période4
Groupe2
Blocs-block
Année découverte1774
Distribution des isotopes
55Mn
100%
Propriétés physiques
Densité 7.44 g/cm3 (STP)
(H) 8.988E-5
Meitnérium (Mt) 28
Fusion649 °C
Hélium (He) -272.2
Carbone (C) 3675
Ébullition2097 °C
Hélium (He) -268.9
Tungstène (W) 5927
Propriétés chimiques
États d'oxydation
(moins courant)
+2, +4, +7
(-3, -2, -1, 0, +1, +3, +5, +6)
Potentiel de première ionisation 7.434 eV
Césium (Cs) 3.894
Hélium (He) 24.587
Affinité électronique -0.500 eV
Nobelium (No) -2.33
(Cl) 3.612725
Électronégativité1.55
Césium (Cs) 0.79
(F) 3.98
Rayon atomique
Rayon covalent 1.19 Å
(H) 0.32
Francium (Fr) 2.6
Rayon métallique 1.27 Å
Béryllium (Be) 1.12
Césium (Cs) 2.65
25MnWebQC.OrgCovalentMétallique
Composés
FormuleNomÉtat d'oxydation
MnSO4Sulfate de manganèse (II)+2
MnCl2Chlorure de manganèse (II)+2
MnBr2Bromure de manganèse (II)+2
Mn3O4Oxyde de manganèse (II, III)+2,+3
MnF3Fluorure de manganèse(III)+3
MnCl3Chlorure de manganèse (III)+3
MnO2Oxyde de manganèse (IV)+4
MnF4Fluorure de manganèse (IV)+4
K2MnO4Manganate de potassium+6
BaMnO4Manganate de baryum+6
KMnO4Le permanganate de potassium+7
Mn2O7Oxyde de manganèse (VII)+7
Propriétés électroniques
Électrons par couche2, 8, 13, 2
Configuration électronique[Ar] 3d54s2
Modèle atomique de Bohr
Modèle atomique de Bohr
Diagramme de la boîte orbitale
Diagramme de la boîte orbitale
électrons de valence7
Structure de Lewis en points Manganèse Structure de Lewis en points
Visualisation orbitale
🏠
▶️
📐
Électrons-

Manganèse (Mn) : Élément de la Table Périodique

Article de Revue Scientifique | Collection de Référence en Chimie

Résumé

Le manganèse (Mn, numéro atomique 25) se présente comme un métal de transition essentiel caractérisé par son apparence métallique argentée et sa remarquable versatilité à travers plusieurs états d'oxydation allant de −3 à +7. Avec une masse atomique de 54,938043 ± 0,000002 u et une configuration électronique unique [Ar] 3d5 4s2, le manganèse montre un comportement allotropique complexe avec quatre phases cristallines distinctes. L'élément démontre une fonction biologique essentielle en tant que cofacteur dans de nombreuses enzymes et sert de composant indispensable dans la production d'acier, absorbant 85-90 % de la demande mondiale. Les composés du manganèse manifestent des propriétés chimiques variées, allant de l'agent oxydant violet profond que constitue le permanganate de potassium (KMnO4) au comportement paramagnétique observé à température ambiante. L'occurrence naturelle se limite à un seul isotope stable, le 55Mn, tandis que les applications industrielles couvrent la métallurgie, les alliages d'aluminium, les processus d'oxydation chimique et les technologies émergentes incluant les systèmes avancés de batteries et le développement de nouveaux pigments.

Introduction

Le manganèse occupe une position unique dans la première série des métaux de transition de la table périodique, située entre le chrome et le fer dans le groupe 7 (anciennement groupe VIIB). La configuration électronique de l'élément place cinq électrons non appariés dans l'orbitale 3d, ce qui lui confère des propriétés magnétiques et catalytiques exceptionnelles qui le distinguent des métaux de transition voisins. Cette configuration orbitale d à moitié remplie contribue à la remarquable stabilité du manganèse à travers de nombreux états d'oxydation, en en faisant l'un des éléments chimiques les plus polyvalents de la table périodique.

La découverte du manganèse au cours des années 1770 par Johan Gottlieb Gahn a marqué un progrès significatif en chimie métallurgique, bien que les composés de manganèse aient été utilisés dans des applications décoratives pendant des millénaires. Des preuves archéologiques indiquent que le dioxyde de manganèse a été utilisé dans des peintures rupestres datant de 30 000 à 24 000 ans, démontrant l'interaction précoce de l'humanité avec les composés de cet élément. La compréhension moderne du rôle du manganèse s'étend bien au-delà de ses applications historiques, englobant des fonctions critiques dans les systèmes biologiques, les sciences des matériaux avancés et la catalyse industrielle.

La chimie contemporaine du manganèse couvre divers domaines de recherche, allant du développement de catalyseurs à base de manganèse pour l'oxydation de l'eau à l'étude des composés du manganèse dans les technologies de batteries de nouvelle génération. La capacité de l'élément à subir facilement des réactions de transfert d'électrons tout en conservant son intégrité structurelle le positionne comme un composant clé des systèmes énergétiques durables et des processus de remédiation environnementale.

Propriétés Physiques et Structure Atomique

Paramètres Atomiques Fondamentaux

Le manganèse présente un numéro atomique de 25 avec une masse atomique standard de 54,938043 ± 0,000002 u, reflétant la nature monoisotopique du manganèse naturel. La configuration électronique [Ar] 3d5 4s2 représente une disposition particulièrement stable, la sous-couche 3d à moitié remplie contribuant significativement au comportement chimique et aux propriétés magnétiques de l'élément. Cette configuration donne cinq électrons non appariés, maximisant la stabilisation de l'énergie d'échange selon la règle de Hund.

Le rayon atomique du manganèse mesure environ 127 pm pour le rayon métallique, tandis que les rayons ioniques varient considérablement selon l'état d'oxydation et la géométrie de coordination. Le manganèse(II) présente généralement des rayons ioniques de 67 pm en coordination octaédrique, les états d'oxydation supérieurs montrant une contraction progressive. La charge nucléaire effective subie par les électrons de valence augmente considérablement à travers la série des métaux de transition, le manganèse démontrant des effets d'écran intermédiaires entre les métaux de transition précoces et tardifs.

Les énergies d'ionisation successives révèlent l'influence de la structure électronique sur le comportement chimique. La première énergie d'ionisation (717,3 kJ/mol) correspond à l'élimination d'un électron 4s, tandis que la deuxième énergie d'ionisation (1509,0 kJ/mol) implique l'élimination d'un électron 3d. La facilité relative d'élimination multiple d'électrons facilite l'accès du manganèse à des états d'oxydation élevés, particulièrement dans des environnements fortement oxydants ou lorsqu'ils sont stabilisés par des ligands appropriés.

Caractéristiques Physiques Macroscopiques

Le manganèse métallique apparaît comme un solide argenté, dur et fragile sous des conditions standard. L'élément montre un polymorphisme remarquable, avec quatre modifications allotropiques distinctes possédant des structures cristallines et des plages de stabilité différentes. Le manganèse α, stable à température ambiante, cristallise dans une structure cubique centrée complexe contenant 58 atomes par cellule unitaire, représentant l'une des structures métalliques les plus complexes connues.

Le point de fusion de 1519 K (1246°C) reflète les contributions des électrons 3d et 4s aux liaisons métalliques fortes. Les transitions thermiques entre les formes allotropiques se produisent à des températures élevées : le manganèse β se forme au-dessus de 973 K avec une symétrie cubique primitive, le manganèse γ adopte une structure cubique face centrée au-dessus de 1370 K, et le manganèse δ revient à une structure cubique centrée au-dessus de 1406 K. Ces transformations structurelles s'accompagnent de changements importants dans le comportement magnétique et les propriétés physiques.

Les variations de densité parmi les allotropes reflètent différentes efficacités d'empilement atomique, le manganèse α présentant la densité la plus élevée en raison de sa structure complexe. L'élément montre un comportement paramagnétique à température ambiante, devenant antiferromagnétique en dessous de 95 K (−178°C). Cette température de transition magnétique fournit des informations sur les interactions d'échange entre les électrons 3d non appariés dans le réseau métallique.

Les propriétés mécaniques incluent une dureté et une fragilité significatives, limitant les applications directes du métal pur. La dureté de Mohs atteint environ 6, tandis que la résistance à la traction reste modeste en raison de la nature fragile de la phase α. Ces limitations mécaniques ont historiquement orienté les applications du manganèse vers les alliages plutôt que vers des usages structurels du métal pur.

Propriétés Chimiques et Réactivité

Structure Électronique et Comportement de Liaison

La réactivité chimique du manganèse découle de sa configuration électronique et de l'accessibilité à plusieurs états d'oxydation. La configuration 3d5 à moitié remplie confère une stabilité exceptionnelle à l'ion Mn2+, qui représente l'état d'oxydation le plus courant en solution aqueuse. Cependant, l'élément accepte facilement des états d'oxydation allant de −3 à +7, les états +2, +3, +4, +6 et +7 étant les plus fréquemment observés dans les composés chimiques.

Les caractéristiques de liaison varient considérablement selon l'état d'oxydation et l'environnement chimique. Les états d'oxydation bas (0, +1, +2) impliquent principalement une liaison ionique avec des contributions covalentes modérées, tandis que les états d'oxydation élevés (+4, +6, +7) montrent un caractère covalent important. L'état Mn7+, exemplifié dans le permanganate (MnO4), démontre un π-lien étendu entre les orbitales d du manganèse et les orbitales p de l'oxygène.

La chimie de coordination révèle l'affinité du manganèse pour la géométrie octaédrique, particulièrement dans les états d'oxydation +2 et +3. Les énergies de stabilisation du champ cristallin favorisent les configurations à haut spin pour Mn2+ (d5) et Mn3+ (d4) dans des environnements à champ faible. Cependant, les ligands à champ fort peuvent induire un appariement des spins, menant à des complexes à bas spin avec des propriétés magnétiques et spectroscopiques modifiées.

Les processus de transfert d'électrons impliquant le manganèse sont faciles grâce à la disponibilité de plusieurs états d'oxydation accessibles. Cette caractéristique explique l'efficacité du manganèse à la fois comme oxydant et réducteur, selon l'état d'oxydation spécifique et les conditions de réaction. Le couple Mn3+/Mn2+ est particulièrement important dans les systèmes biologiques, tandis que les états d'oxydation supérieurs servent d'oxydants puissants en chimie analytique et synthétique.

Propriétés Électrochimiques et Thermodynamiques

Le comportement électrochimique du manganèse reflète les relations de stabilité thermodynamique entre ses différents états d'oxydation. Les potentiels de réduction standards révèlent que les états d'oxydation élevés deviennent de plus en plus oxydants, le couple MnO4/Mn2+ présentant un potentiel de +1,51 V sous conditions standard. Cette valeur élevée rend le permanganate un oxydant exceptionnellement fort, capable d'oxyder la plupart des composés organiques et de nombreuses espèces inorganiques.

L'électronégativité du manganèse (1,55 sur l'échelle de Pauling) le place comme modérément électropositif parmi les métaux de transition. Cette valeur facilite la formation de composés avec des éléments très électronégatifs comme l'oxygène et le fluor, ainsi qu'avec des espèces moins électronégatives telles que le soufre et le phosphore. L'électronégativité modérée permet également au manganèse de participer à des liaisons ioniques et covalentes.

Les énergies d'ionisation successives montrent l'augmentation de la difficulté d'élimination des électrons à partir d'ions chargés positivement. L'augmentation particulièrement importante entre la deuxième et la troisième énergie d'ionisation (3248 kJ/mol pour la troisième) reflète la stabilité de la configuration 3d5 dans Mn2+. Cependant, des environnements chimiques appropriés peuvent stabiliser les états d'oxydation supérieurs grâce aux effets du champ des ligands et aux interactions π-liantes.

La stabilité thermodynamique des composés du manganèse varie considérablement selon l'état d'oxydation et l'environnement chimique. Les oxydes inférieurs (MnO, Mn3O4) présentent une haute stabilité thermique, tandis que les oxydes supérieurs deviennent de plus en plus instables face à la décomposition thermique. L'instabilité thermodynamique de Mn2O7 le rend explosif dans certaines conditions, limitant ses applications pratiques malgré ses propriétés oxydantes puissantes.

Composés Chimiques et Formation de Complexes

Composés Binaires et Ternaires

Le manganèse forme une série complète d'oxydes binaires qui illustrent son comportement à états d'oxydation variables. L'oxyde de manganèse(II) (MnO) cristallise dans la structure du sel gemme et présente des propriétés basiques, se dissolvant dans les acides pour former des solutions roses pâles de Mn2+. L'oxyde de manganèse(III) (Mn2O3) montre un comportement amphotère, tandis que l'oxyde de manganèse(IV) (MnO2) est un composé industriel crucial avec des applications allant des électrodes de batteries aux agents oxydants.

Le composé à valence mixte Mn3O4 (hausmannite) contient à la fois des ions Mn2+ et Mn3+ dans une structure spinelle, démontrant la capacité du manganèse à stabiliser plusieurs états d'oxydation au sein d'un même composé. Les propriétés magnétiques de ce composé proviennent du couplage antiferromagnétique entre les différents sites du manganèse, entraînant un comportement magnétique complexe dépendant de la température.

Les composés halogénés couvrent l'ensemble des états d'oxydation du manganèse, les fluorures atteignant les niveaux d'oxydation les plus élevés. Les halogénures de manganèse(II) (MnF2, MnCl2, MnBr2, MnI2) adoptent des structures ioniques typiques, tandis que les halogénures supérieurs montrent un caractère covalent croissant. Le tétrafluorure de manganèse (MnF4) représente l'un des composés de manganèse tétravalent les plus stables, illustrant l'influence stabilisante des ligands très électronégatifs.

Les composés sulfure et sélénure éclairent le comportement du manganèse avec des chalcogènes moins électronégatifs. Le sulfure de manganèse(II) (MnS) se trouve naturellement sous forme d'alabandite et présente un ordre antiferromagnétique en dessous de 152 K. La couleur verte de la phase α et rouge de la phase β du composé montre comment les modifications structurales influencent les transitions électroniques et les propriétés optiques.

Les composés ternaires comprenant le manganèse incluent de nombreux matériaux industriels importants. Les ferrites de manganèse (MnFe2O4) présentent des propriétés magnétiques douces utiles dans les applications électroniques, tandis que les pérovskites contenant du manganèse montrent une activité catalytique remarquable pour les réactions d'oxydation. Ces oxydes complexes présentent souvent des effets synergiques où les états d'oxydation variables du manganèse améliorent les performances globales du composé.

Chimie de Coordination et Composés Organométalliques

Les complexes de coordination du manganèse montrent une diversité remarquable en géométrie, état d'oxydation et comportement magnétique. Les complexes de manganèse(II) adoptent généralement des géométries octaédriques ou tétraédriques, la configuration à haut spin d5 entraînant cinq électrons non appariés et des moments magnétiques importants. La couleur rose pâle caractéristique de Mn2+ en solution aqueuse provient de transitions d-d interdites par spin qui deviennent partiellement autorisées via le couplage vibronique.

Les états d'oxydation supérieurs nécessitent des ligands à champ fort pour leur stabilisation, menant à la formation de complexes à bas spin avec des propriétés spectroscopiques et magnétiques modifiées. Les complexes de manganèse(III) présentent souvent des distorsions de Jahn-Teller dues à la configuration électronique d4, entraînant des géométries octaédriques allongées ou compressées qui influencent à la fois la stabilité et la réactivité.

Les composés carbonylés du manganèse représentent des espèces organométalliques importantes, le cation pentacarbonyl de manganèse [Mn(CO)5]+ servant d'intermédiaire synthétique utile. Le décacarbonyl de dimanganèse [Mn2(CO)10] présente une liaison métal-métal faible qui subit facilement une rupture homolytique dans des conditions photochimiques, générant des radicaux carbonylés de manganèse réactifs utiles en synthèse organique.

Les complexes cyclopentadiényl du manganèse, en particulier le cyclopentadiényle tricarbonyl de manganèse [MnCp(CO)3], démontrent la capacité de l'élément à participer à des liaisons π avec des ligands aromatiques. Ces composés servent de modèles pour comprendre les interactions métal-ligand et ont trouvé des applications dans des processus catalytiques incluant des réactions d'hydrogénation et de polymérisation.

Les complexes des bases de Schiff du manganèse montrent une activité catalytique remarquable pour les réactions d'oxydation, en particulier l'époxydation des oléfines et l'hydroxylation des composés aromatiques. La capacité de ces complexes à alterner entre différents états d'oxydation tout en conservant leur intégrité structurelle les rend précieux comme catalyseurs biomimétiques modélisant les sites actifs enzymatiques.

Occurrence Naturelle et Analyse Isotopique

Distribution Géochimique et Abondance

L'abondance crustale du manganèse est d'environ 950 ppm, le classant 12e élément le plus abondant dans la croûte terrestre. Le comportement géochimique de l'élément est fortement influencé par les conditions redox, le manganèse(II) étant mobile en environnements réducteurs tandis que les états supérieurs précipitent sous des conditions oxydantes. Cette sensibilité redox entraîne la formation de dépôts de manganèse concentrés dans des environnements géologiques spécifiques.

Les nodules polymétalliques des fonds marins représentent l'une des ressources de manganèse les plus importantes, contenant environ 29 % de manganèse en masse ainsi que du cobalt, du nickel et du cuivre précieux. Ces nodules se forment par des processus lents de précipitation sur les fonds océaniques profonds, avec des taux de croissance mesurés en millimètres par million d'années. Les estimations actuelles suggèrent que plus de 500 milliards de tonnes de nodules de manganèse existent sur les fonds océaniques mondiaux.

Les dépôts terrestres de manganèse se présentent principalement sous forme de minerais oxydes et carbonates, souvent associés à des formations ferreuses. Les minerais les plus importants incluent la pyrolusite (MnO2), la psilomélane (BaMn9O16(OH)4) et la rhodochrosite (MnCO3). Ces dépôts se forment généralement par des processus d'altération, d'activité hydrothermale ou de précipitation sédimentaire sous des conditions spécifiques de pH et redox.

Les mécanismes de concentration biologique contribuent également aux schémas de distribution du manganèse. Certaines bactéries et plantes peuvent accumuler le manganèse à des niveaux largement supérieurs à ceux du milieu environnant, entraînant un enrichissement localisé. Ces processus biogéochimiques ont fonctionné tout au long de l'histoire de la Terre, contribuant à la formation de dépôts sédimentaires de manganèse et influençant son cycle dans les environnements modernes.

Propriétés Nucléaires et Composition Isotopique

Le manganèse naturel se compose entièrement de l'isotope stable 55Mn, le rendant monoisotopique parmi les éléments naturels. Cet isotope contient 25 protons et 30 neutrons, ce qui lui confère un spin nucléaire I = 5/2 et un moment magnétique nucléaire de +3,4687 magnéton nucléaire. La nature monoisotopique simplifie les déterminations analytiques et élimine les préoccupations liées à la fractionnation isotopique dans les études géochimiques.

Les isotopes radioactifs artificiels du manganèse couvrent des nombres de masse de 46 à 72, avec des demi-vies et des modes de désintégration variés. L'isotope radioactif le plus stable, le 53Mn, présente une demi-vie de 3,7 millions d'années et se désintègre par capture électronique en 53Cr. Cette demi-vie relativement longue rend le 53Mn utile pour dater certains météorites et comprendre les processus du système solaire primitif.

Le 54Mn, avec une demi-vie de 312,2 jours, est un radioisotope important pour des applications de recherche. Sa désintégration par capture électronique produit des rayons X caractéristiques qui permettent des techniques d'analyse non destructives. L'isotope est utilisé pour étudier le métabolisme du manganèse dans les systèmes biologiques et comme traceur dans des processus environnementaux et industriels.

Les isotopes à demi-vie plus courte, comme le 52Mn (demi-vie 5,591 jours) et le 56Mn (demi-vie 2,579 heures), intéressent principalement la recherche en physique nucléaire et des applications médicales spécialisées. Les propriétés de désintégration de ces isotopes fournissent des aperçus sur la structure nucléaire et présentent des potentialités en imagerie par tomographie d'émission monophotonique.

Les sections efficaces nucléaires pour l'absorption neutronique du 55Mn sont relativement faibles, la capture neutronique thermique produisant du 56Mn. Cette caractéristique influence le comportement du manganèse dans les environnements des réacteurs nucléaires et doit être prise en compte dans le choix des matériaux pour les applications nucléaires. La faible section efficace permet également l'utilisation du manganèse dans certains systèmes de détection neutronique.

Production Industrielle et Applications Technologiques

Méthodologies d'Extraction et de Purification

La production industrielle du manganèse emploie diverses méthodologies d'extraction selon la composition des minerais et la pureté du produit désiré. Les procédés pyrométallurgiques dominent la production commerciale, la réduction carbothermique des oxydes de manganèse constituant la voie principale vers les alliages ferromanganèse. La réaction suit la stœchiométrie MnO2 + C → Mn + CO2, bien que les procédés industriels soient plus complexes en raison de la présence d'oxydes de fer et d'autres impuretés.

Les fours à arc électrique fonctionnent à des températures supérieures à 1700°C pour assurer la réduction complète des oxydes de manganèse. Le procédé nécessite un contrôle rigoureux du potentiel carbone et de la composition des laitiers pour optimiser le rendement en manganèse tout en minimisant la consommation énergétique. Le ferromanganèse typique contient 75-80 % de manganèse, le reste étant principalement du fer et de petites quantités de carbone, silicium et phosphore.

La réduction silicothérmiques fournit une voie alternative pour produire un manganèse métallique de plus grande pureté, particulièrement pour des applications spécialisées. Ce procédé utilise le silicium comme réducteur dans la réaction 2MnO + Si → 2Mn + SiO2, nécessitant des températures d'environ 1200°C. Le manganèse obtenu présente une teneur en carbone plus faible mais un niveau de silicium plus élevé comparé aux produits carbothermiques.

Les procédés hydrométallurgiques gagnent en importance pour le traitement des minerais de basse qualité et la récupération du manganèse à partir de sources secondaires. La lixiviation à l'acide sulfurique dissout sélectivement les composés de manganèse, suivie d'étapes de purification incluant l'extraction par solvant et l'électrolyse. Ces procédés offrent une sélectivité accrue et peuvent traiter des minerais inadaptés au traitement pyrométallurgique, bien qu'ils nécessitent une gestion environnementale rigoureuse des solutions acides.

La production électrolytique du manganèse fournit un métal de haute pureté adapté aux applications spécialisées. Le procédé implique l'électrolyse de solutions purifiées de sulfate de manganèse en utilisant des anodes inertes et des densités de courant contrôlées. Le manganèse obtenu présente des puretés supérieures à 99,9 % mais nécessite une importante consommation d'énergie électrique, limitant son usage aux marchés à haute valeur ajoutée.

Applications Technologiques et Perspectives Futures

La production d'acier consomme 85-90 % de la demande mondiale de manganèse, cet élément remplissant plusieurs fonctions essentielles. Le manganèse agit comme désoxydant, éliminant l'oxygène dissous par la formation d'inclusions MnO facilement séparables du métal fondu. De plus, le manganèse sert de désulfureur, formant des inclusions MnS qui améliorent l'usinabilité de l'acier en fournissant des propriétés favorables de rupture des copeaux pendant les opérations d'usinage.

Les applications d'alliages du manganèse dans l'acier exploitent sa capacité à augmenter la trempabilité, la résistance et la résistance à l'usure. L'acier Hadfield, contenant 12-14 % de manganèse, présente des caractéristiques de durcissement exceptionnelles qui le rendent idéal pour des applications impliquant une abrasion sévère et des chocs. Cet acier est utilisé dans des domaines allant des aiguillages ferroviaires à l'armure militaire, démontrant la contribution du manganèse aux propriétés métallurgiques avancées.

Les alliages d'aluminium représentent le deuxième domaine d'application le plus important du manganèse, avec des ajouts de 0,8 à 1,5 % améliorant significativement la résistance à la corrosion. Les alliages 3004 et 3104 d'aluminium-manganèse dominent le marché des emballages de boissons, où la capacité du manganèse à améliorer la formabilité et la résistance permet la production de contenants légers et durables. Son rôle dans la prévention de la corrosion galvanique entre les composants en aluminium et acier le rend essentiel dans les applications automobiles et aérospatiales.

Les applications chimiques des composés de manganèse couvrent divers secteurs industriels. Le permanganate de potassium sert d'oxydant polyvalent pour le traitement de l'eau, la synthèse organique et la chimie analytique. Le dioxyde de manganèse est utilisé dans les piles sèches, où il fonctionne comme dépolariseur, et dans la fabrication du verre pour décolorer le verre teinté par le fer ou produire une coloration améthyste.

Les technologies émergentes élargissent le rôle du manganèse dans les matériaux avancés et les systèmes énergétiques. Les cathodes à oxyde de lithium-manganèse dans les batteries lithium-ion offrent une sécurité et une compatibilité environnementale améliorées comparées aux alternatives contenant du cobalt. Les recherches sur les catalyseurs à base de manganèse pour la dissociation de l'eau et la réduction du dioxyde de carbone reflètent le potentiel de l'élément dans les technologies énergétiques durables.

Les perspectives futures pour les applications du manganèse incluent le développement d'aimants permanents contenant du manganèse comme alternatives aux systèmes à terres rares. Les aciers à haute résistance avancés incorporant du manganèse pour l'allègement automobile représentent un autre domaine en expansion, où les mécanismes de renforcement de l'élément permettent des sections plus minces tout en maintenant la résistance aux chocs. Les applications environnementales incluant les agents d'adsorption à base de manganèse pour l'élimination des métaux lourds et les catalyseurs pour la purification de l'air continuent de s'étendre à mesure que les réglementations deviennent plus strictes.

Développement Historique et Découverte

L'évolution historique des connaissances sur le manganèse couvre des millénaires, commençant par l'utilisation du dioxyde de manganèse par les civilisations anciennes à des fins décoratives. Des preuves archéologiques provenant de grottes en France et en Espagne révèlent l'utilisation de pigments contenant du manganèse dans des peintures datant de 30 000 à 24 000 ans, représentant l'interaction documentée la plus ancienne de l'humanité avec les composés du manganèse. Ces applications préhistoriques ont précédé de dizaines de milliers d'années toute compréhension de la nature chimique de l'élément.

L'investigation scientifique des composés de manganèse a commencé au XVIIIe siècle dans le cadre des efforts plus larges pour comprendre la composition et les propriétés des minerais. Le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele a reconnu en 1774 que la pyrolusite contenait un élément inconnu, bien qu'il n'ait pas réussi à l'isoler en raison des limites techniques des méthodes de réduction disponibles. Les travaux de Scheele ont établi les fondations théoriques de l'existence et des propriétés du manganèse.

Johan Gottlieb Gahn a réalisé la première isolation réussie du métal manganèse en 1774 par réduction carbothermique du dioxyde de manganèse. La méthode de Gahn consistait à chauffer de la pyrolusite avec du charbon de bois dans un creuset, produisant un métal impur qui démontrait néanmoins les propriétés fondamentales de l'élément. Cette réalisation marqua le début de la chimie systématique du manganèse et permit des études ultérieures sur son comportement et ses applications.

Le XIXe siècle a vu une expansion rapide des connaissances sur le manganèse grâce aux travaux de nombreux chimistes et métallurgistes. Le développement de l'acide permanganique et de ses sels révéla la capacité du manganèse à atteindre des états d'oxydation élevés, tandis que l'étude des alliages de manganèse établit son rôle crucial dans la production d'acier. La découverte du comportement allotropique complexe du manganèse attendit les techniques cristallographiques et les capacités expérimentales à haute température du XXe siècle.

La compréhension moderne de l'importance biologique du manganèse émergea à travers la recherche biochimique du XXe siècle. La reconnaissance du manganèse comme oligo-élément essentiel conduisit à des études sur son rôle dans les systèmes enzymatiques, la photosynthèse et les processus métaboliques. Cette perspective biologique transforma le manganèse d'un élément purement industriel à un composant essentiel à la vie, stimulant la recherche sur les carences en manganèse, sa toxicité et ses applications thérapeutiques.

Les recherches contemporaines sur le manganèse couvrent des domaines variés incluant la catalyse, le stockage d'énergie et les applications environnementales. Le développement de catalyseurs uniques à base de manganèse pour des réactions d'oxydation sélective représente un progrès significatif dans la compréhension des relations structure-activité. De même, les études sur le rôle du manganèse dans les systèmes de photosynthèse artificielle visent à reproduire les processus naturels d'oxydation de l'eau pour la production d'énergie durable.

Conclusion

La position unique du manganèse dans la table périodique, caractérisée par sa configuration orbitale d à moitié remplie et son accès à plusieurs états d'oxydation, en fait l'un des métaux de transition les plus polyvalents chimiquement. Son importance fondamentale s'étend des fonctions biologiques essentielles dans les systèmes enzymatiques et la photosynthèse aux applications industrielles critiques en métallurgie et en chimie industrielle. Son occurrence naturelle monoisotopique en 55Mn simplifie les déterminations analytiques tandis que son comportement allotropique complexe démontre les relations structure-propriétés sophistiquées typiques des métaux de transition.

Les directions futures de recherche sur le manganèse concernent les technologies durables incluant les systèmes avancés de batteries, les catalyseurs de dissociation de l'eau et les processus de remédiation environnementale. Sa capacité à alterner entre les états d'oxydation tout en maintenant son intégrité structurelle le positionne comme un composant clé des systèmes de stockage et de conversion d'énergie de nouvelle génération. La poursuite de l'étude des catalyseurs à base de manganèse pour l'oxydation sélective et la réduction du dioxyde de carbone reflète le potentiel de l'élément à contribuer aux défis de durabilité mondiale tout en approfondissant la compréhension fondamentale de la chimie des métaux de transition.

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