Élément | |
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21ScScandium44.95591262
8 9 2 |
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Propriétés de base | |
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Numéro atomique | 21 |
Masse atomique | 44.9559126 amu |
Famille d'éléments | Les métaux de transition |
Période | 4 |
Groupe | 2 |
Bloc | s-block |
Année découverte | 1879 |
Distribution des isotopes |
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45Sc 100% |
Propriétés physiques | |
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Densité | 2.989 g/cm3 (STP) |
(H) 8.988E-5 Meitnérium (Mt) 28 | |
Fusion | 1539 °C |
Hélium (He) -272.2 Carbone (C) 3675 | |
Ébullition | 2832 °C |
Hélium (He) -268.9 Tungstène (W) 5927 |
Propriétés chimiques | |
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États d'oxydation (moins courant) | +3 (0, +1, +2) |
Potentiel de première ionisation | 6.561 eV |
Césium (Cs) 3.894 Hélium (He) 24.587 | |
Affinité électronique | 0.188 eV |
Nobelium (No) -2.33 (Cl) 3.612725 | |
Électronégativité | 1.36 |
Césium (Cs) 0.79 (F) 3.98 |
Rayon atomique | |
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Rayon covalent | 1.48 Å |
(H) 0.32 Francium (Fr) 2.6 | |
Van der Waals rayon | 2.11 Å |
(H) 1.2 Francium (Fr) 3.48 | |
Rayon métallique | 1.62 Å |
Béryllium (Be) 1.12 Césium (Cs) 2.65 | |
Composés | ||
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Formule | Nom | État d'oxydation |
ScS | Monosulfure de scandium | +2 |
ScCl3 | Chlorure de scandium(III) | +3 |
Sc2O3 | Oxyde de scandium(III) | +3 |
ScF3 | Fluorure de scandium(III) | +3 |
Sc(NO3)3 | Nitrate de scandium(III) | +3 |
PrScO3 | Orthoscandate de praséodyme | +3 |
Sc(ClO4)3 | Perchlorate de scandium | +3 |
Sc(OH)3 | Hydroxyde de scandium(III) | +3 |
Sc(ReO4)3 | Perrhénate de scandium | +3 |
Sc2(SO4)3 | Sulfate de scandium | +3 |
Sc2S3 | Sulfure de scandium(III) | +3 |
ScB12 | Dodécaboride de scandium | +3 |
Propriétés électroniques | |
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Électrons par couche | 2, 8, 9, 2 |
Configuration électronique | [Ar] 3d1 |
Modèle atomique de Bohr
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Diagramme de la boîte orbitale
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électrons de valence | 3 |
Structure de Lewis en points |
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Visualisation orbitale | |
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Électrons | - |
Scandium (Sc) : Élément du tableau périodique
Résumé
Le scandium présente des propriétés chimiques distinctives qui lui confèrent une position unique dans le tableau périodique en tant qu'élément 21. Ce métal de transition blanc argenté montre exclusivement un état d'oxydation +3 dans ses composés, avec une configuration électronique [Ar]3d14s2. Son rayon ionique intermédiaire entre l'aluminium et l'yttrium lui confère des caractéristiques spécifiques en chimie de coordination. L'élément est rare dans la croûte terrestre (environ 22 ppm), principalement concentré dans des minerais de terres rares. Ses applications industrielles incluent le renforcement des alliages d'aluminium, l'éclairage haute intensité et les technologies émergentes de piles à combustible à oxyde solide. Son unique isotope stable, le 45Sc, possédant un spin nucléaire de 7/2, a une disponibilité limitée malgré ses propriétés matérielles avantageuses, ce qui restreint son utilisation commerciale.
Introduction
Le scandium occupe la position 21 dans le tableau périodique en tant que premier élément du bloc d, caractérisé par un remplissage partiel de la sous-couche 3d. Sa structure électronique [Ar]3d14s2 en fait un métal de transition, bien que son unique électron d lui confère des propriétés distinctes par rapport aux éléments voisins. Son classement historique comme terre rare reflète sa présence dans des dépôts minéraux contenant des lanthanides, notamment la thortveitite et l'euxénite. L'identification spectroscopique par Lars Fredrik Nilson en 1879 confirma la prédiction de Dmitri Mendeleev concernant l'« ékaboron », illustrant ainsi la puissance prédictive des relations périodiques. Le nom de l'élément provient de la Scandinave, rappelant sa découverte initiale dans des minerais scandinaves.
Propriétés physiques et structure atomique
Paramètres atomiques fondamentaux
Le scandium possède le numéro atomique 21 et une masse atomique standard de 44,955907 ± 0,000004 u. Sa configuration électronique [Ar]3d14s2 confère à l'atome un seul électron d non apparié, ce qui lui donne des propriétés paramagnétiques. Son rayon atomique est de 162 pm, tandis que le rayon ionique Sc3+ de 74,5 pm se situe entre celui de Al3+ (53,5 pm) et Y3+ (90,0 pm). La charge nucléaire effective perçue par les électrons de valence est d'environ 4,32, avec un blindage important par les couches électroniques internes. L'énergie de première ionisation est de 633,1 kJ mol-1, la deuxième de 1235 kJ mol-1, et la troisième de 2388,7 kJ mol-1. La troisième énergie d'ionisation relativement faible facilite la formation de composés Sc3+ dans des conditions normales.
Caractéristiques physiques macroscopiques
Le scandium métallique présente une apparence brillante blanche argentée qui développe une légère coloration jaunâtre ou rosâtre lors de l'oxydation atmosphérique. Il cristallise dans une structure hexagonale compacte avec des paramètres de réseau a = 330,9 pm et c = 526,8 pm à 298 K. Son point de fusion est de 1814 K (1541°C), et son point d'ébullition atteint 3103 K (2830°C). La chaleur de fusion est de 14,1 kJ mol-1, celle de vaporisation de 332,7 kJ mol-1, et sa capacité thermique molaire de 25,52 J mol-1 K-1 à 298 K. Sa densité dépend de la température et vaut 2,985 g cm-3 à 298 K. Le métal affiche une conductivité électrique modérée de 1,81 × 106 S m-1 et une conductivité thermique de 15,8 W m-1 K-1.
Propriétés chimiques et réactivité
Structure électronique et comportement de liaison
La configuration 3d1 établit l'état d'oxydation principal +3 du scandium, obtenu par l'élimination de l'électron d et des deux électrons 4s. Cette configuration donne des ions d0 Sc3+ incolores et diamagnétiques. Le nombre de coordination 6 prédomine dans les composés du scandium, reflétant son rayon ionique intermédiaire. Les géométries de coordination courantes incluent des arrangements octaédriques en solution aqueuse et dans les composés solides. Des liaisons covalentes se forment dans les dérivés organométalliques, notamment avec des ligands cyclopentadiényl. Les enthalpies de liaison Sc-O mesurent généralement 671,4 kJ mol-1, tandis que les liaisons Sc-F atteignent 605,8 kJ mol-1. Les schémas d'hybridation dans les composés covalents impliquent principalement des orbitales sp3d2 pour les géométries octaédriques.
Propriétés électrochimiques et thermodynamiques
L'électronégativité du scandium est de 1,36 sur l'échelle de Pauling, se situant entre le calcium (1,00) et le titane (1,54). Les énergies successives d'ionisation montrent la stabilité de l'ion Sc3+ : première ionisation 6,56 eV, deuxième 12,80 eV, troisième 24,76 eV. L'augmentation significative de la quatrième énergie d'ionisation (73,5 eV) confirme la configuration électronique stable de Sc3+. Le potentiel de réduction standard du couple Sc3+/Sc est de -2,077 V par rapport à l'électrode hydrogène standard, indiquant un caractère réducteur puissant du métal. L'affinité électronique positive de 18,1 kJ mol-1 reflète la difficulté d'ajouter des électrons à la configuration [Ar]3d14s2. La stabilité thermodynamique des composés du scandium augmente généralement avec l'état d'oxydation de l'anion.
Composés chimiques et formation de complexes
Composés binaires et ternaires
L'oxyde de scandium, Sc2O3, est le composé binaire le plus important, cristallisant dans la structure cubique de la bixbyite. Cet oxyde est amphotère, se dissolvant dans les acides et les bases fortes. Le fluorure de scandium, ScF3, a une solubilité limitée dans l'eau mais se dissout facilement en excès de fluorure pour former des complexes hexafluoroscandiate(III). Les autres halogénures ScCl3, ScBr3 et ScI3 sont très solubles dans l'eau et présentent un comportement d'acide de Lewis. Le sulfure de scandium, Sc2S3, se forme par combinaison directe des éléments à haute température. Les composés ternaires incluent le phosphate de scandium, ScPO4, et divers oxydes métalliques mixtes comme la zircone stabilisée au scandium utilisée dans les piles à combustible.
Chimie de coordination et composés organométalliques
En milieu aqueux, le scandium est principalement présent sous forme de l'ion hexaaquascandium(III), [Sc(H2O)6]3+, qui subit une hydrolyse à des valeurs de pH supérieures à 4. Les réactions de substitution des ligands se déroulent par des mécanismes associatifs dus au petit rayon ionique de Sc3+. Les ligands courants incluent l'acétylacétonate, l'EDTA et divers dérivés phosphonates. Les composés organométalliques du scandium contiennent des ligands cyclopentadiényls, avec [ScCp2Cl]2 comme exemple de structure dimérique. Ces composés montrent une stabilité thermique remarquable et servent de précurseurs pour des applications catalytiques. Le triflate de scandium, Sc(OTf)3, est un catalyseur acide de Lewis tolérant à l'eau dans la synthèse organique, démontrant une activité exceptionnelle dans les réactions de Diels-Alder et les condensations aldoliques.
Occurrence naturelle et analyse isotopique
Distribution géochimique et abondance
L'abondance crustale du scandium est estimée à 22 ± 3 ppm, comparable à celle du cobalt et du nickel. Malgré cette abondance relative, le scandium est extrêmement dispersé dans les matériaux crustaux, se concentrant rarement dans des dépôts économiquement exploitables. Il présente un comportement lithophile, s'associant préférentiellement aux phases oxygénées lors de la différenciation géochimique. Les minerais primaires incluent la thortveitite, (Sc,Y)2Si2O7, contenant jusqu'à 45 % en masse d'oxyde de scandium, et la kolbeckite, ScPO4·2H2O. Des concentrations secondaires apparaissent dans des dépôts résiduels issus de l'altération intensive de roches ignées. Les processus hydrothermaux peuvent occasionnellement enrichir en scandium certains environnements géologiques, notamment en association avec la minéralisation uranifère.
Propriétés nucléaires et composition isotopique
Le scandium naturel est composé exclusivement de l'isotope 45Sc avec un spin nucléaire I = 7/2 et un moment magnétique μ = +4,756 magnétons nucléaires. Cet isotope possède une énergie de liaison de 387,80 MeV et est entièrement stable sous les conditions terrestres. Les isotopes artificiels s'étendent de 37Sc à 62Sc, avec 46Sc comme isotope radioactif de plus longue demi-vie (83,8 jours). Le 46Sc se désintègre par émission bêta en 46Ti avec une énergie de désintégration de 2,37 MeV. La section efficace de capture thermique des neutrons est de 27,5 barns pour la réaction 45Sc(n,γ)46Sc. La transition nucléaire de 12,4 keV du 45Sc montre un potentiel pour les applications de chronométrage de précision, avec une stabilité théorique supérieure de trois ordres de grandeur à celle des horloges atomiques au césium actuelles.
Production industrielle et applications technologiques
Méthodes d'extraction et de purification
La production mondiale de scandium est estimée à 15 à 20 tonnes annuelles sous forme d'oxyde, avec une demande légèrement supérieure à l'offre. L'extraction principale provient des sous-produits de l'extraction de l'uranium, du nickel et des terres rares. Les mines de Bayan Obo en Chine, les installations de Zhovti Vody en Ukraine et les opérations de la péninsule de Kola en Russie sont les principaux centres de production. Les méthodes d'extraction impliquent généralement une chromatographie d'échange d'ions ou une extraction par solvant utilisant du phosphate de tributyle ou de l'acide di(2-éthylhexyl)phosphorique. La purification nécessite plusieurs étapes de séparation dues au comportement chimique similaire du scandium aux autres terres rares. La production du scandium métallique implique la conversion de l'oxyde en fluorure suivie d'une réduction au calcium à 1400-1500 K. D'autres méthodes utilisent des métaux alcalins ou l'électrolyse de sels fondus. Les coûts de production varient entre 4 et 5 $ par gramme pour l'oxyde et entre 100 et 130 $ par gramme pour le métal.
Applications technologiques et perspectives futures
Les alliages d'aluminium-scandium constituent l'application commerciale principale, absorbant environ 60 % de la production mondiale. L'ajout de 0,1 à 0,5 % en masse de scandium à l'aluminium forme des précipités cohérents de Al3Sc à structure cristalline L12, améliorant considérablement les propriétés mécaniques et la qualité des soudures. Les lampes à décharge haute intensité utilisent l'iodure de scandium pour produire une lumière blanche à indice de rendu colorimétrique élevé, consommant environ 20 kg d'oxyde de scandium annuellement aux États-Unis. Les piles à combustible à oxyde solide emploient des électrolytes en zircone stabilisée au scandium, offrant une conductivité ionique supérieure aux alternatives stabilisées à l'yttrium. Les applications émergentes incluent les traceurs radioactifs pour les raffineries pétrolières utilisant le 46Sc et des systèmes catalytiques basés sur le triflate de scandium pour la synthèse organique. Les recherches sur les alliages à haute entropie contenant du scandium démontrent un potentiel pour les applications aérospatiales nécessitant des rapports résistance/poids exceptionnels.
Développement historique et découverte
La découverte du scandium résulte de l'application systématique des principes de la loi périodique établis par Dmitri Mendeleev. En 1869, Mendeleev prédit l'existence de l'« ékaboron », un élément inconnu de masse atomique entre 40 et 48, basée sur des vides dans son arrangement périodique. Lars Fredrik Nilson réalisa la première isolation de l'oxyde de scandium en 1879 par analyse spectroscopique des minerais euxénite et gadolinite de Scandinavie. La préparation par Nilson de 2 grammes d'oxyde de scandium de haute pureté fut une prouesse analytique remarquable pour l'époque. Per Teodor Cleve reconnut ensuite la correspondance entre l'élément de Nilson et la prédiction de Mendeleev, établissant le scandium comme une validation essentielle de la théorie périodique. Le scandium métallique resta insaisissable jusqu'en 1937, lorsque Werner Fischer réalisa sa production électrolytique en utilisant un mélange eutectique de chlorures de potassium, lithium et scandium à 973-1073 K. Le développement commercial s'accéléra après la découverte en 1971 de ses effets de renforcement des alliages d'aluminium, menant à des applications aérospatiales dans les avions militaires soviétiques comme les chasseurs MiG-21 et MiG-29.
Conclusion
Le scandium occupe une position distinctive parmi les métaux de transition, caractérisée par sa configuration à un seul électron d et son état d'oxydation +3 exclusif. Son rayon ionique intermédiaire entre l'aluminium et l'yttrium lui confère des propriétés de coordination et de matériaux uniques, permettant des applications technologiques spécialisées. Malgré ses propriétés mécaniques et électroniques avantageuses, sa concentration naturelle limitée et les méthodes d'extraction complexes en restreignent l'utilisation commerciale. Les applications actuelles dans les alliages d'aluminium et l'éclairage haute intensité sont matures, tandis que les usages émergents dans les piles à combustible et la catalyse offrent un potentiel d'augmentation de la demande. Les recherches futures porteront sur le développement de méthodes d'extraction plus efficaces, l'exploration des alliages à haute entropie et le rôle du scandium dans les systèmes de chronométrage quantique.

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